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Blog - posts for January 2005
L'innovation en France
En réaction au billet de Pierre Bilger, voici mon point de vue:
Je me félicite d'une nouvelle organisation chargée d'encourager l'innovation en France et j'en profites pour faire part de mon expérience et des axes qu'ils me semble nécessaire de renforcer. Comme vous avez sûrement accès à Jean-Louis Beffa, je vous invite à les lui transmettre.
J'ai eu l'occasion de voir comment les choses se passaient dans la silicon valley et en France. Ce qu'il me semble c'est que le plus gros problème actuellement n'est pas tant un problème d'argent qu'un problème de faiblesse de l'eco-système.
Dans mon domaine, les logiciels et les services web, une startup qui démarre en France attaque son marché avec quelques désavantages structurels:
- Le marché européen a un temps de retard sur les usages d'Internet. Les taux de pénétration d'Internet et des différentes technologies sont plus bas. Les habitudes moins développées. Ceci fait qu'espérer développer son entreprise d'abord sur le marché européen et ensuite sur le reste du monde n'a pour résultat que de créer un société visant à être rachetée par l'acteur américain qui voudra venir en Europe. (Dans mon cas, la stratégie open-source est un moyen d'être présent aux USA sans coût d'implantation).
- L'eco-système Internet n'est pas suffisant. Il n'y a pas assez de sociétés existantes, d'experts, de personnels qualifiés, de business angels. Dans la Silicon Valley, on pense, on mange, "software, Internet, web service, ou d'autres technologies". Vous pouvez trouvez un partenaire en allant déjeuner dans presque n'importe quel restaurant du coin.
- l'ANVAR se focalise sur la R&D, alors que la faiblesse est plutôt dans la gestion de l'entreprise et dans le marketing et le commercial. Il y a pas mal d'ingénieurs avec pas mal d'idées. On pourrait même faire revenir des ingénieurs qui ont émigrés en Californie. Par contre les personnes business ayant de l'expérience dans ces domaines sont très rares. Quand-il y en a ils sont trustés par les filiales des sociétés américaines pour le bureau de revente local !
- Je me pose aussi beaucoup de questions sur l'impact de la disponibilité d'une main d'oeuvre à moindre coût pour le développement logiciel. La possibilité de travailler en réseau d'un bout à l'autre du monde rend vraiment possible de faire travailler des ingénieurs en Ukraine, Roumanie, Inde ou en Chine. Est-ce bien raisonnable d'implanter sa R&D en France quand on peut avoir une force de frappe plus importante avec de l'offshore ?
- les investisseurs (et encore plus les responsables des aides publiques) ont peu l'habitude des business models basés sur l'acquisition d'une clientèle et la création d'une marque. C'est relativement normal car ils ont été refroidis par la première bulle, mais les modèles open-source et les services web sont des domaines ou pour fonctionner il faut un usage massif du produit avant de commencer à en récolter les fruits.
- l'eco-système n'est pas européen, mais segmenté pays par pays. Il est difficile de couvrir le marché Européen d'un seul coup. Les réseau pour faire connaître sont différents. Les langues demandent beaucoup d'efforts. Il est plus facile de lancer son produit aux USA que dans les différents pays européens.
Il est donc nécessaire de renforcer l'écosystème européen dans le domaine des logiciels et des services web. Pour moi ce n'est pas en finançant de la R&D, mais en finançant la commercialisation des offres, afin d'aider les sociétés à être viables avec des produits qu'elles ont souvent déjà. Ensuite ces sociétés pourront participer au support des nouvelles entreprises innovantes. Peut-être pourrait on aussi encourager les personnes expérimentés du domaine a 'aider' les jeunes pousses.
Milka contre Milka
Entendu ce jour à la radio, Kraft Foods, propriétaire de la marque Milka, attaque Milka BUDIMIR, couturière à Valence pour essayer d'obtenir casi gratuitement le site milka.fr, qu'elle a dépose en Février 2002 !
Heureusement, Milka se défend et elle à bien raison ! Non mais ils se prennent pour qui !
UPDATE: Il semblerait que Dell aussi aime ce jeu la et attaque Paul Dell (qui vit en espagne) pour oser porter le même nom que le fondateur de Dell, Michael Dell et avoir voulu utiliser dellwebsites comme nom de domaine.
UPDATE: Apparement, c'est jugé aujourd'hui au tribunal de Nanterre. Cela passe en boucle sur France Info !
Faut-il financer la numérisation des ouvrages culturels européens ?
Google a annoncé un accord avec 5 grandes librairies mondiales pour scanner 15 millions d'ouvrages anglo-saxon.
Cet article de Jean-Noël Jeanneney (le président de la BNF) dans le Monde du 23 Janvier, explique bien les enjeux mondiaux.
Cette mise à disposition d'un quantité gigantesque des savoirs anglo-saxons, alors que ceux des civilisations européennes (hormis la Grande Bretagne) ne le seront pas va déséquilibrer encore plus que cela l'est déjà la vision que les générations futures vont avoir du monde par Internet.
On doit se poser la question de savoir si les pouvoirs publics ne doivent pas avoir un rôle dans une numérisation massive de ce genre.
Personnelement j'en suis convaincu, car laisser la culture uniquement aux mains des forces du marché est s'assurer d'être submergé de la culture commercialement la plus forte. En ajoutant la problématique de la langue (toute l'europe parle anglais ! Est-ce que tous les états-unis parlent toutes les langues européennes ?) on est à peut prêt sûr que cela se passera en anglais.
Il y a 10 ans déjà je parlais de l'exception culturelle avec des amis américains, qui voyaient dans l'exception culturelle un aspect "nous n'aimons pas les américains" et "c'est protectioniste" (ce qui était exactement ce que les Majors essayaient de faire croire). Je leur expliquais que déjà 50% du marché du cinéma était tenu par des films anglophones. L'exception culturelle assurais une diversité qu'eux-même aux USA n'avaient pas. En aucun cas elle n'empéchait aux français de voir des films américains ni au majors de faire des profits.
Via outil froids
L'Argent ne fait pas le bonheur ! Le logiciel libre peut-il le faire ?
Article intéressant de Loic sur le blog du WEF (et aussi sur le sien): "What if money was not the right measure of success ?"
En gros, c'est une critique de Richard Jefferson (Fondation Schwab, Cambia) de l'utilisation de l'argent comme indicateur du succès..
Le "what if" me gène un peu, car bien que l'on n'importe de plus en plus malgré nous, on le sait en Europe que l'indicateur n'est pas celui la. On dit bien "l'argent ne fait pas le bonheur". Les étudiants comme moi qui ont fait un stage en Californie sont tous revenu avec une image des américains principalement intéressés par l'argent ("how much are you making ?").
Personnelement je n'ai jamais souscrit volontairement à cette indicateur la lorsque j'ai fais mes choix. J'ai plutôt privilegié le fait de faire quelque chose qui soit un challenge (donc pas facile), qui soit utile, et qui a le potentiel d'avoir un impact sur tout le monde (ou presque).
C'est ce qui m'a attiré sur Internet en 1995 lorsque j'ai cherché mon premier emploi (j'ai compté sur les doigts d'une main les propositions d'emploi lié à Internet). Un an plus tard c'était tout une autre histoire.
Bien involontairement, il y a un lien important entre "impact important" et "argent". En effet, dés que quelque chose se developpe, rapidement du monde arrive pour en tirer profit. De l'argent y est mis (ce qui est bien car cela aide au developpement), mais ensuite on mesure case uniquement les succès en fonction de l'argent (entrée en bourse, valeur de l'action, chiffre d'affaire - parfois -, revente de la société, etc..).
C'est ce qui s'est passé avec Internet. On a porté aux nues des sites en fonction de leurs levées de fonds, reçu à la télé des entrepreneurs en fonction de leur capacité a avoir bien profité de la bulle Internet pour vendre leur société. Pendant qu'on parlait de Netscape et Yahoo, ce sont les fondateurs de Google qui preparaient la suite. Pendant qu'on parle aujourd'hui de Google, qui sont ceux dont on parlera demain ?
Mais surtout, pendant ce temps la des chercheurs sur des technologies qui auront bien plus d'impact à long terme (comme le Web Semantique), des bénévoles travaillent sur des projets qui ne passeront peut-être pas dans Les Echos ou dans Capital, mais qui ont autant voir plus d'impact sur la société.
En tout cas cet article est bien, car il montre qu'il y a un mouvement qui est en marche. Ce mouvement dit que les gens ne s'interessent pas qu'au chiffre en bas de leur compte en banque. Que partager et être reconnu pour cela et pour la qualité du travail fait aussi partie des motivations. Les clients vont petit à petit intégrer ces éléments la dans leur choix. Le monde de l'open-source montre que cela devient possible tout en gagnant très correctement sa vie, voire en la gagnant très bien..
C'est cette direction la que j'ai choisie avec XWiki, qui n'est pas dans le groupe des sociétés du libre qui gagnent leur vie, mais c'est bien la que je compte l'emmener.
Pourquoi Google s'interesse a Java et Mozilla ?
On sait que Google s'intéresse à la crème des ingénieurs, mais il y a deux types d'ingénieurs qu'a mon avis, Google n'embauche pas par hasard. Ces ingénieurs sont des spécialistes Java et Mozilla.
En effet, hier a été annoncé l'embauche du lead engineer de Mozilla Firefox par Google mais surtout, il y a quelques temps des bons spécialistes Java tels que Adam Bosworth (BEA), Joshua Bloch (Sun) et href="http://www.theserverside.com/news/thread.tss?thread_id=28264">Cedric Beust (BEA).
Pour moi, ces embauches ne sont pas juste pour avoir des bon techniciens, mais surtout parce que les technos dont ces ingénieurs sont spécialistes sont au coeur de la stratégie long terme de Google.
Aujourd'hui Google maîtrise le domaine de la recherche sur Internet qui est une application web largement accessible (toutes machines, tous terminaux, tous OS), mais depuis peu s'étend sur le desktop avec des applications tels que Google Desktop, Picasa, KeyHole. Ceci pose déjà un premier problème à Google, qui ne satisfait pas ses "clients" sur Mac et Linux. Mozilla avec sa techno XUL peut apporter une solution intéressante à Google de ce côté la.
D'autre part, en lisant des articles tels que celui-ci (qui parle en particulier du le google file system), les spécialistes savent que Google dispose d'un cluster "applicatif" impressionant par sa puissance et par son coût. Google Mail est une des premières applications qui est plus gourmande en lecture/écriture (Google Search fait surtout de la lecture, la réplication est donc plus facile).
Il semble assez facile de spéculer que les ingénieurs Java ont été embauchés pour augmenter les capacités applicatives de la plateforme Google. On pourrait imaginer dans le futur de nouvelles applications et surtout de la location d'espace dans le cluster Google pour des applications d'entreprises partenaire de Google. Est-ce que ceci utilisera la techno Java ou d'autres technos rien n'est moins sûr mais je suis assez convaincu que nous allons voir de la part de Google quelques innovations intéressantes sur ce sujet.
Le mix de la techno Java côté serveur et de XUL côté client sont très intéressants. Java a montré une bonne robustesse dans les applications serveurs et aussi une puissance intéressante quand il s'agit de faire des choses assez compliqués tels que la sécurité de l'exécution du code ou la manipulation du byte code (AOP est un exemple pour ceux qui connaissent). XUL a montré grâce à Mozilla qu'un toolkit standard et cross-platform permet de faire des applications riches entièrement avec des technos de type XHTML, Javascript, RDF. De plus XUL est une alternative à .Net qui est proposé par Microsoft. Hors Google à intérêt à ne pas laisser le monde rester Microsoft "centric".
Si j'y vais de ma petite prédiction, je pense que d'ici fin 2005, nous allons voir des applications desktop de Google faites avec le toolkit XUL. Cela pourrait prendre la forme d'un browser Google bâti sur Firefox incluant des extensions pour Picasa, Blogger, Desktop Search. Cette application pourra communiquer avec la plateforme Google avec les standards actuels (XML-RPC, SOAP, REST). Cette plateforme Google verra peut-être arriver en 2005 ou plutôt en 2006 des modules et applications qui pourront être installés dans ou à côté de la plateforme principale de Google. Ces applications pourront étendre les fonctions de Google avec des nouveaux services et surtout communiquer avec cette plateforme pour offrir des nouveaux services à valeur ajoutée et par exemple partager la gestion des utilisateurs, les possibilités du moteur de recherche. De la même manière le browser Google sera extensible et pourra recevoir des extensions clientes de ces applications serveurs.
J'imagine quelque chose de ce genre. Pour moi Google ne peut pas rester en dehors de la bataille de la "plateforme". Microsoft attaque Google sur le moteur de recherche (source principale de revenu de Google). Google va répondre sur la plateforme. L'objectif à terme, est l'obsolescence du système d'exploitation, chose dont on parlait déjà chez Netscape en 1995. Personnellement, c'est déjà la cas. Mon système d'exploitation est une commodité dans la mesure ou je n'utilise pas d'applications "critiques" que je ne peux pas avoir sur un autre système. Mes données sont stockées sur un serveur (Blog, Wiki) et je n'ouvre Open Office que très rarement. Les prochaines années vont voir ceci se rependre petit à petit avec l'arrivée d'applications réseau de plus en plus puissantes. Je ne peux pas imaginer que Google ne va pas accompagner ce mouvement.
Google embauche un Mozillien pour...
...travailler sur Firefox... mais que sur Firefox ?
Ben Goodger est le "lead engineer" de Firefox, donc pas n'importe lequel des ingénieurs de Mozilla Firefox. De plus il était employé par la Mozilla Foundation.
Cela ne vas pas manquer de lancer quelques rumeurs sur les motivations de Google. Est-ce un support financier de la Mozilla Fondation ? Dans ce cas, pourquoi ne font-ils pas juste un chèque à la Fondation ?
Pour moi, il n'y a pas trop de doute. On se rapproche jour après jour du Google Browser. Et la date de sortie ? Peut-être le 1er Avril, comme pour Google Mail ?
Via StandBlog
Edition Collaborative en temps réel
Le Mac avait SubEthaEdit. Windows et Linux ont maintenant un editeur real-time avec colorisation. Il s'appele MoonEdit.
Developpé par un polonais très doué, ce logiciel fonctionne avec un serveur et garde l'historique complet de la création du document. On peut rejouer l'édition du document comme un film.
Pour le moment, ni publication du protocole, ni publication du code source. Ce genre d'outil serait très beau intégré avec un wiki et avec XWiki en particulier.
Il n'y pas des developpeurs qui voudraient refaire cela en Open-source Java (Windows, Mac, Linux) et intégré avec XWiki ? Je suis prêt à les aider et à mettre en place une extension à XWiki pour cela.
Conférence Object Web
Hier j'étais à Lyon à la conférence Object Web. Object Web, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est le consortium crée par Bull, FT et l'INRIA pour travailleur sur du middleware open-source en Java.
Le produit phare d'Object Web est Jonas, le serveur d'applications concurrents de JBoss et de Apache Geronimo.
Les présentations les plus intéressantes étaient à mon sens sur l'eco système du logiciel libre. Dans le domaine du middleware, ou l'usage est principalement professionnel, il faut un peu plus que quelques projets open-sources du type Bazar. Les entreprises utilisatrices ont besoin d'une structure solide sur laquelle s'appuyer pour leurs projets.
C'est ce qui a amené Object Web a être crée. Aujourd'hui Object Web est une organisation importante du monde Java. Les autres acteurs étant l'Apache Software Foundation par ses projets Jakarta et XML, JBoss, Eclipse.
Aujourd'hui le consortium a des membres éminents: MandrakeSoft, Suse, RedHat, MySQL, Thales, Dassault Aviation. Object Web a aussi des liens avec la Chine à travers le Guangzhou Middleware Research Center. Rien que la Chine peut-être un marché endorme pour le logiciel libre car tout est à construire.
Jonas est un serveur d'applications reconnu par les membres éminent d'Object Web comme Bull, France Télécom mais aussi internationale ment par RedHat par exemple, qui en a fait le coeur du RedHat Application Server.
Pour revenir à la conférence, j'ai apprécié:
1/ La présentation du cofondateur d'Apache Brian Behlendorf, avec en particulier leur rôle, cad organiser le groupe et protéger les développeurs des problèmes de patentes ou autres procès. D'ailleurs Object Web a pris position contre les patentes sur les logiciels. Il y a eu aussi des questions sur l'existence de trois serveurs d'applications open-source. La réponse de Brian à été de dire déjà que ces serveurs d'applications ont beaucoup d'éléments communs (comme Tomcat par exemple) et que la diversité est une bonne chose pour des standards. Je suis 100% d'accord. La diversité dans le logiciel libre montre encore plus que le logiciel libre est une solution viable. Il est important de pouvoir choisir non seulement la technologie mais aussi ceux avec qui ont se sens le plus à l'aise pour travailler. Certaines entreprises seront plus à l'aise avec le modèle Apache, d'autres avec Object Web et encore d'autres avec JBoss.
2/ Cliff Schmidt de BEA a fait un exposé sur les possibles stratégies open-source pour un éditeur Logiciel avec comme exemples XML Beans et Beehive. Il a montré comment l'open-source pouvait être un moyen d'avoir plus de clients pour les plateformes propriétaires. Un modèle intéressant de coopétition entre l'open-source et le propriétaire.
3/ François Letellier à fait un exposé sur la banalisation (c'est le meilleur terme que j'ai trouvé pour le terme anglais "commoditization") des solutions logiciels et l'open-source. Les besoins sont endormes, la technologie et les usages sont maîtrisés, les offres se multiplient, un besoin de standard est nécessaire.
Les modèles propriétaires résistent à cette banalisation par le lock-in. Les logiciels libres proposent un modèle alternatif pour gérer cette banalisation. Tous les composants logiciels ne sont pas "banalisés", mais ils risquent de le devenir au fur et à mesure. François à présenté les différents modèles possibles en fonction de l'état de banalisation de la technologie. Autant que je me rappelle:
0/ Propriétaire
1/ Mix Libre/Propriétaire
2/ Double Licence
3/ Support
4/ Service
5/ Services ASP
Plus la technologie est "banalisée", plus il faut descendre vers les offres de service et ASP. Tant qu'elle ne l'est pas on peut proposer des licences, double-licence, etc..
Il est clair, si on prend des exemples:
1/ Serveur Web: pourquoi prendre autre chose que Apache ou un serveur hébergé ?
2/ Serveur Mail: l'hébergement ou installer son propre serveur libre est largement plus économique d'un Exchange ou un Lotus. Par contre si on veut du Calendrier (techno non banalisée aussi bien côté serveur que côté client) on est un peu coincé.
3/ Serveurs d'Applications: les offres propriétaires sont banalisés par les multiples offres open-source. Les éditeurs montent sur une intégration verticale de la pile (extensions, outil de developpement etc). Mais les offres du libre les rattrapent réguliérement.
En tout cas pour XWiki c'est très intéressant. Cela me renforce dans ma stratégie Open Source + ASP. Le Wiki "basic" est assez banalisé dans la mesure ou il existe des centaines de logiciels Wiki (mais qui n'ont rien à voir avec XWiki !). Par contre le Wiki avancé tel XWiki avec ses fonctions de structuration et de développement, est loin d'être banalisé. Une offre de support et de service est viable et nécéssaire afin de developper plus l'outil.
La conférence a aussi été l'occasion de voir l'interêt de certaines entreprises que j'y ai rencontré. Les grandes entreprises s'interessent au Wiki et les particularités d'XWiki ont trouvé un echo intéressant. A suivre...
Peut-on être "cool" avec 95% de parts de marché ?
De nouveau une question intéressante de Seb (je commence toujours par répondre par un comment aire, mais comme cela devient une dissertation, je trouve dommage de le laisser comme commentair e):
"Si Apple avait 95% des parts de marché (dans le cas où cette expression aurait un sens...) a pparaitrait-elle sous les mêmes traits que M$ ou garderait-elle son coté 'plus cool' ?"
Personnellement, je ne pense pas qu'Apple serait aussi 'cool' mais ne deviendrait pas forceme nt pour autant le 'Microsoft' d'aujourd'hui.
Je crois qu'en final c'est une question de comportement, de motivation et de citoyenneté.
Microsoft a montré par son comportement (aussi bien celui de Bill et de son entreprise) une m otivation qui depassait simplement le fait d'être le leader du marché. Le terme d'hégémonie corr espond bien à la motivation de Microsoft. L'expression "La liberté des uns s'arrête là où comme nce celle des autres" (en cherchant sur google cette phrase j'ai trouvé une petite dissertation intéressante sur le sujet) s'applique aussi au business et à la liberté d'entreprendre. A mon sens, Microsoft à plusieurs fois passé cette limite ou le géant de Redmond a empiété sur la liberté de ses concur rents et celle de ses clients. Ceci à commencé bien avant Netscape (vous rappelez vous de DR-DOS , de Stacker ?), au point qu'a un moment dans la Silicon Valley, les capitaux risqueurs ne voula it plus entendre parler de projets qui pouvaient être dans le scope de Microsoft, hormis si vous aviez un plan pour vous faire racheter par ce même Microsoft.
L'image actuelle de Microsoft, tout d'abord dans la communauté informatique et ensuite auprès de ses clients plus ou moins contraints, n'est que le résultat de ces franchissements de la lig ne blanche.
Les entreprises tout aussi hégémoniques dans leur domaines qui ne franchissent pas ou pour le squelles nous ne voyons pas ces franchissements de la ligne blanche de nos libertés n'ont pas ce s problèmes d'image.
Un exemple actuel pourrait être "Google", leader incontesté du marché de la recherche sur Int ernet (quoique bientôt contesté par M$ !). Aujourd'hui casiment tout ce que fait Google est "coo l" ! Pourtant les autres acteurs de la recherche sur Internet auront du mal a prendre des parts à Google. Aujourd'hui comme pour les navigateurs, un webmaster n'a pas de raison fondamentale de faire un effort particulier pour être bien classé ailleurs que sur Google (80% des liens entran t venant de moteurs de recherche viennent de Google). Les annonceurs (par mot-clés) doivent donc aller sur Google. Les annonceurs étant sur Google, si on a un espace publicitaire on va mettre des liens promotionnels Google (ce sont les meilleurs). Google ensuite utilise sa position de fo rce pour aller sur d'autres marchés (Google Desktop, Google Mail, etc..). So Google n'a pas pour autant de problèmes d'image, bien au contraire, pour moi cela est du au comportement très diffé rent de Google et de ses fondateurs. Google a aujourd'hui, comme Apple, un capital "confiance" a uprès de ses utilisateurs. Microsoft l'a perdu depuis très très longtemps. Avec un position de d ominance comme celle de Microsoft, je ne pense pas qu'ils pourront le récupérer. Google peut aus si le perdre très rapidement !
Justement, challengé par Yahoo et par Microsoft, ce capital confiance sera bien utile a Googl e. Ceci n'a pas été le cas de Real-Networks comme l'explique cet article !
Mieux vaut deux plateformes propriétaires qu'une seule
Suite à mon billet précédent, Seb (un grand macophile) me fait remarquer que j'ai fait de la pub pour Apple !
Il est vrai que je n'ai pas dis qu'Apple est qu'un odieux fabricant de matériel et de logiciels propriétaires:
- MacOS X ne tourne que sur matériel Apple (maintenant les composants sont presque les mêmes que ceux des PCs hormis le processeur).
- l'iPod est fermé et n'accepte pas un magasin de musique en ligne autre qu'iTunes.
- Apple vous propose: machine, OS, logiciels, navigateurs, Mac.net, musique en ligne, ... (cad essayes tout autant que Microsoft de prendre tous les marchés)
Le matériel Apple est d'habitude cher mais il arrive qu'ils aient des bons prix lors d'innovations technologiques (graveur DVD, ecran LCD, mini disque durs) car il peuvent s'engager sur un volume important d'un matériel qui n'est pas encore vendu en volume important et ainsi faire baisser son prix drastiquement avant les fabricants de PC.
Mais bien sûr Apple est très différent de Microsoft. Steve Jobs ne dit pas de ses concurrents comme Bill Gates dans une interview: "In terms of our agility to do things on the browser, people who underestimated us there in the past lived to regret that" qui est un signe de plus que Bill Gates s'occupe plus d'exterminer ses concurrents que de satisfaire ces clients. Apple ne semble pas vraiment se préoccuper de ses concurrents et mois après mois sort des produits innovants et utiles pour ses clients.
Surtout, le renouveau d'Apple depuis le retour de Steve Jobs permet de créer un peu plus de concurrence sur le marché, ce qui est bénéfique à tous. Le pourcentage d'Apple sur le marché augmente et ainsi contribue avec Mozilla à rétablir de la concurrence sur le marché des navigateurs web. Par exemple dans l'audience d'XWiki.com, seul 85% sont des PC sous Windows. Les 15% restant étant à peu près 50/50 entre Linux et Mac. La concurrence sur les OS crée une diversité sur les logiciels et impose les standards, ce qui encourage d'autant plus la diversité !
On pourrait donc dire:
"Mieux vaut deux plateformes propriétaires qu'une seule" !
Surtout quand, comme celle d'Apple, elle est bien réussie ! Force est de constater qu'Apple (ou Steve Jobs) fait des produits superbes et côté marketing semble avoir une baguette magique !