Open-Source

Last modified by Ludovic Dubost on 2019/06/17 20:12

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Comment mesurer la valeur de l'économie collaborative ou d'un logiciel libre - le CA et le PIB ne sont plus des indicateurs valides

En suite à mon billet intitulé "Impacts d'Internet et des Nouvelles technologies sur la société: nous n'avons encore rien vu" ou j'ai parlé de l'économie collaborative, une question se pose sur comment mesurer la valeur de l'économie collaborative ou d'un logiciel libre. Traditionnellement on va mesurer le prix (donc le CA) qui rentrera dans le PIB. Or dans le cas d'un produit gratuit, tel un logiciel libre ou comme l'information contenu sur Wikipedia, le prix est "zéro", et donc suivant cette règle de mesure, la valeur est ainsi zéro. 

Quand on pense que Wikipedia serait peut-être une des choses les plus intéressantes à emmener sur une île déserte, même avant la nourriture, puisque avec la connaissance on saurait en produire, on ne peut pas imaginer que Wikipedia contribue ou zéro ou quasi zéro à notre société. 

Ceci pose de sérieux problèmes qui seront grandissant au fur et à mesure de la croissance de l'économie collaborative.

Chez XWiki nous nous sentons tout particulièrement concerné par ce problème car nous voyons nombres d'articles de presse qui sont parler de telle ou telle société ayant levé 5M$, ou de sa croissance de CA. Régulièrement on nous demande notre CA. Lorsque nous faisons des dossiers pour les projets de recherche financés, on nous demande le retour sur investissement du projet, mesure une fois encore en chiffre d'affaires et en croissance économique. Nous voyons aussi des classements publiés en CA et aussi les "magic quadrant" du Gartner avec des minimums de CA important ainsi qu'une non prise en comptes de clients "gratuits". Pour nous même aussi nous aimerions savoir quelle est notre utilité sociale et économique. 

L'article suivant Beyond GDP - Measuring Value in a Service-oriented, Information-based, Digital Economy explique ce problème et donne quelques pistes de reflexion...

Indépendence XWiki

J'ai publié l'année dernière sur le blog d'XWiki.com, plusieurs articles sur la naissance d'XWiki, sur la création de l'entreprise, les choix qui ont été faits et partagé mon point de vue d'entrepreneur et de manager. Voici la liste :

Et en particulier celui ou je parle de l'indépendance de XWiki SAS

Claude Allègre attaque Internet et la Gratuité

Claude Allègre dans un article publié sur le site du Point, titré "Non à la commercialisation du gratuit", fait plusieurs attaques contre la Gratuité (hors monopole de l'état !!!!!!), l'Internet ("jungle inextricable").

Jean-Michel Planche c'est fendu d'une réponse assez complète à laquelle j'adhère largement et je ne vais pas répondre sur ces parties. Par contre, en tant que PDG d'une entreprise qui fait "don" de son source sous licence libre et qui "commercialise" cela, forcement cela demande de répondre.

Le plus choquant pour moi est cette phrase:

"Comme l'a bien montré Maurice Godelier dans son livre « L'énigme du don », la gratuité sans échange doit rester un monopole de la collectivité, de l'Etat, qui l'organise de manière à préserver l'équité. Si le don n'est pas un échange, il aliène celui qui reçoit et détruit le lien social."

J'hésite à dépenser des sous pour lire ce livre qui d'après Claude Allègre est une si belle démonstration sûrement scientifique de l'immense déchéance que représente le fait de participer à l'activité sociale en partageant le fruit de son travail de façon libre et gratuite (ce qui n'exclut pas la possibilité d'en vivre). En tout cas dés que j'entends le mot "monopole" j'ai peur. Et ce quelque soit ce monopole, privée ou public, payant ou gratuit.

Mais qu'est-ce que la "gratuité sans échange" ou la "gratuité avec échange" ? L'article de Claude Allègre est sur ce point fait l'allégations complètement gratuites et pas claires. 

Il me semble extrêmement présomptueux de vouloir réguler ce domaine la. Il n'y aurait plus de limites, et on dériverait rapidement vers la dictature des idées. 

Peut-être que la gratuité peut créer une "aliénation" ou plutôt une "dépendance" mais comme l'a montré notre industrie informatique le fait d'acheter n'empêche pas non plus cette dépendance. La seule chose dans notre domaine qui empêche la dépendance c'est "l'open source" (qui est gratuit par corollaire à un certain point) puisque qu'il donne des libertés à l'utilisateur. 

Pour ce qui est de détruire "le lien social" je ne sais pas trop de quel lien Claude Allègre parle, mais au contraire les échanges sur Internet à base de contenus gratuits et/ou de sites ou logiciels gratuits et souvent open-source sont générateurs d'un lien social bien plus fort et solide. Les communautés par exemple du logiciel libre sont un exemple fort. 

Pour autant la gratuité peut-être un leurre, mais ce n'est pas la "gratuité sans échange", mais pour moi c'est la "gratuité sans liberté". Lorsque j'utilise un produit gratuit ou non, je me méfie non pas du fait de la quantité d'argent que j'ai donné (ou non en cas de gratuité), mais je me méfie de la liberté que j'ai d'arrêter de l'utiliser. Je me méfie de l'investissement personnel (ou en groupe avec mes amis ou mon entreprise) que je fais dans cette solution qui pourrait changer unilatéralement sans que je ne puisse rien faire. Je me méfie aussi du degré d'ouverture et de liberté de modification au produit, car cela à un impact sur son évolution future (un produit fermé arrêtera un jour d'évoluer car unilatéralement son propriétaire ne voudra pas le faire évoluer dans la "bonne" direction. C'est le mécanisme darwinien ou anti-darwinien induit par la fermeture de la solution). Et si j'ai investi dans cette solution qui n'évolue plus j'ai perdu, et ce que la solution soit gratuite ou payante.

Prenons un exemple: Skype.

  • Skype est gratuit pour les services de base.
  • Pourtant Skype rapporte beaucoup d'argent et pas par la publicité, mais par les services additionnels.
  • Skype est très fermé (les APIs sont pas terribles, incompatibles d'une plateforme à l'autre, le réseau n'est pas ouvert aux autres réseaux).
  • Mais Skype est un bon produit bien fait (hormis que ce matin sur iPhone il plantait bien), et nous l'utilisons dans notre entreprise avec succès.
  • Nous payons d'ailleurs pour les communications Skype-out que nous faisons avec Skype (mais en même temps elles sont moins chères que bon nombre d'opérateurs fixe).

Mais Skype appartient à eBay et n'a pas beaucoup évolué ces dernières années. Aujourd'hui l'innovation est sur Jabber et le standard XMPP. Jabber est open-source et XMPP un standard. Google Talk utilise ce standard. La dernière innovation de Google, Google Wave utilise aussi ce standard. Mais chez XWiki on utilise "Skype" car cela à mieux marché pour nous pour des petits détails. Mais je suis conscient que cela nous "coince" dans une solution qui n'est pas porteuse d'innovation, alors que la solution Jabber/XMPP l'est. 

Le même exemple est valable pour un logiciel propriétaire payant. Et le contre exemple est valable pour une solution gratuite comme Google Talk qui est ouverte aux standards, et ce point de vue la si Google est monopolistique dans le domaine de la recherche et dominateur sur la publicité sur Internet, il faut reconnaitre que c'est un bon citoyen "open source" et du monde des "standards". Le code source de Google Chrome, d'Android et bientôt de Google Wave en fait un contributeur majeur de l'open source (ce qui ne rend pas Google exempt de défauts ni de volonté d'être dominant).

Ce n'est pas le don qui est un facteur d'aliénation, mais l'absence de liberté, qui en informatique correspond à l'absence de "standard" et l'absence d'ouverture (APIs ou Source du logiciel). A l'inverse la liberté par les APIs par l'Open Source est un facteur de progrès phénoménal, car il permet au logiciel d'évoluer.

Il y a bien sûr une complexité, qui est le lien entre "Open-Source" et "Gratuité". Si c'est open-source c'est forcement gratuit ? Et si c'est gratuit (ce qui n'est pas obligatoire), il n'y aurait pas de revenus et le produit ne peut pas se développer. C'est en effet une difficulté à court terme, car en diffusant le logiciel gratuitement (ce qui n'est pas obligatoire) on réduit un peu le financement jusqu'à que le volume de business induit par la diffusion massive compense cela. Je ne vais pas m'étendre sur le fonctionnement du "business model" open source ici, mais juste vous dire qu'il y a des sources de financement et que c'est bien la liberté des entrepreneurs de décider la façon dont ils veulent développer leur entreprise.

La chose qui est importante et qui m'a fait créer une société en Open-Source c'est le fait d'être convaincu que mon entreprise sera un "meilleur" citoyen en faisant de l'open-source, que ce soit par notre production ou par le faire de participer au fait que les logiciels et solutions informatiques soient plus ouvertes et respectueuse des standard (voir les longs articles de Tristan Nitot sur le Standblog qui explique que l'impact de Mozilla va au delà de Mozilla lui même puisque cela met la pression sur les autres développeurs de navigateurs pour supporter les standards).

Mais loin de moi l'idée de vouloir imposer quoique ce soit aux autres entrepreneurs. Je reconnais la liberté de développer son entreprise comme bon lui semble, et je regarderais en tant qu'utilisateur chaque solution qu'on me propose en pesant le pour et le contre. Et en informatique l'aspect open-source comme l'aspect respect des standards sera un aspect important car facteur à mon sens de liberté et de progrès social, et je ne manquerais pas de le dire à mes clients et prospects. C'est en fait au même niveau qu'acheter "bio" ou "équitable".

De ce point de vue, l'article de Claude Allègre est choquant car il s'érige en porteur de la vérité absolue et en moralisateur. L'Internet n'en est qu'à ses débuts et s'il déstabilise des business existants porteur de progrès social, ce n'est que minime par rapport au progrès social direct et indirect crée par ces outils. Plutôt que se battre pour essayer de protéger coûte que coûte des systèmes obsolescents le monde politique devrait beaucoup plus s'intéresser à comment favoriser encore plus de progrès avec l'aide d'Internet.

Financer de l'Open Source serait mal vu ?

MISE A JOUR: l'auteur de l'article en question à reconnu son erreur et mis à jour son article. Je le remercie de cette correction très agréable au regard de notre implication Open Source depuis plus de 5 ans.

Dans cet article, XWiki est pris en exemple et accusé d'utiliser l'Open Source comme arguement de vente en n'ayant pas la réelle saveur de l'Open Source. Visiblement financer du code en open source depuis 5 ans n'est pas forcement bien vu. Voici ma réponse:

Bonjour,

Comme vous pouvez le voir dans mes coordonnées je suis d'XWiki. J'en suis même le fondateur. Et je dois dire que je suis assez déçu qu'XWiki serve d'exemple à un probléme qui existe en effet dans le monde Open Source.

J'en suis extremement déçu car depuis 5 ans que j'ai lancé XWiki, le code source à été ouvert dés la fin du premier mois de developpemement. Il à été disponible sur sourceforge puis sur OW2 sous licence LGPL, et ce sans double licence ce qui veut dire que ne demandant pas le copyright de nos contributeurs et acceptant des modifications, nous sommes contraint a rester dans le modèle LGPL (ce qui n'est pas le cas de beaucoup de logiciels Open Source comme par exemple MySQL ou il y a double licence permettant de faire des modules propriertaires).

Depuis 5 ans tous nos produits sont en téléchargement gratuit, packagés avec un installeur pour en faciliter l'usage, alors qu'Open Source en théorie concerne les sources et non les binaires et les packages.

Si vous souhaitez le source de notre logiciel allez sur http://svn.xwiki.org/svnroot/xwiki/ pour regarder chaque fichier de ce source un a un. Allez sur http://www.xwiki.org ou on vous explique comment "builder" nos solutions à partir des sources: http://dev.xwiki.org/xwiki/bin/view/Community/Building

Depuis 5 and nous répondons dans nos mailings lists à une communauté de plus en plus grande et qui est de plus en plus active: http://markmail.org/search/?q=xwiki

Oui en effet, beaucoup de nos développeurs sont payés par la société que j'ai crée. Mais les développeurs ne méritent pas d'avoir un salaire ? Faire de l'open source veut-il forcement dire le faire gratuitement ? Il est facile quand on est utilisateur de considérer que le code s'écrit tout seul. , mais Il ne faut pas oublier qu'open source veut plutôt dire "le code est libre une fois que quelqu'un a payé pour ce code". La gratuité du code ET des services (les réponses sur IRC, sur les mailings lists) semblent être la fameuse "saveur" que vous trouvez aux logiciels open source. Mais si vous profitez de ces services, imaginez vous bien que d'autres personnes ou entreprises ont payés ce code et que beaucoup de personnes donnent de leur temps pour répondre.

Beaucoup d'ailleurs de ces développeurs ont été avant des contributeurs. Par exemple des étudiants ayant participé au Google Summer of Code. Mais nous avons aussi des contributeurs qui nous corrigent des bugs, nous proposent des améliorations et en font eux-même. D'autres projets open source sont batis sur XWiki et contribuent aussi au développement d'XWiki, comme Curriki.org par exemple (curriki.org par exemple nous paye pour faire le lien entre leur développement et le notre et ainsi contribue au développement d'XWiki).

Depuis 5 ans notre développement fait par nos développeurs donc beaucoup sont payés par XWiki SAS, est fait en mode ouvert avec les règles de la fondation Apache. Venez suivre nos listes et voir les débats fait en public par nos développeurs (http://dev.xwiki.org/xwiki/bin/view/Community/MailingLists http://dev.xwiki.org/xwiki/bin/view/Community/IRC) . Venez voir les pages de design et de documentation sur http://www.xwiki.org.

Etre open source c'est avant tout distribuer ouvertement son code sous licence libre et ce de manière durable dans le temps. Avoir un site commercial qui présente nos produits et nos services ce n'est pas mauvais en soi. Les utilisateurs ont alors un choix:

  • Ils peuvent aller sur http://www.xwiki.org, télécharger nos logiciels, les utiliser gratuitement, interagir avec nos développeurs et beaucoup d'utilisateurs sur nos listes de diffusion. S'ils sont compétent et ont du temps ils peuvent participer aux développements.
  • Ils peuvent aussi contacter la société commerciale XWiki SAS et être accompagné pour la mise en oeuvre de leur logiciel. Alors les gens d'XWiki SAS vont consacrer du temps à cet utilisateur. Il est alors bien normal que ce temps et les services rendus soient rémunérés.

(Ils peuvent aussi commencer par l'usage gratuit et faire appel aux services plus tard ce que font beaucoup d'entreprises).

Peut-être pouvez vous critiquer les niveaux de prix et considérer que d'autres solutions sont moins onéreuses. C'est bien possible mais il nous faut bien financer le travail de nos équipes et cela coûte de l'argent, d'autant plus qu'au début nous n'avons pas 100000 clients qui contribuent au financement de la R&D mise dans le logiciel. Mais l'utilisateur a toujours la liberté de dire non au prix proposé et s'il le peut peut décider de se débrouiller seul.

Ce qui est très important dans le logiciel libre ce sont les libertés qui les utilisateurs ont. Ces libertés ont des effets à long terme sur les prix. Une fois le logiciel utilisé par des centaines de milliers d'entreprises, si l'éditeur propose des prix trop élevés le fait que le logiciel est open source fera naitre des offres concurrences basées sur la même souche, ce qui maintiendra l'éditeur sous pression au niveau des prix. C'est la qu'est toute la différence avec les solutions propriétaires qui n'ont pas cette pression. Il faut être très clair, ce qui aujourd'hui met la pression sur les prix ce sont bien les solutions open source.

Ce n'est pas de ces offres commerciales qu'il faut avoir peur, au contraire car elles enrichissent l'offre autour de la solution open source. Non ce dont il faut avoir peur ce sont des licences qui donnent la liberté à l'éditeur de changer d'avis (GPL double licence par exemple). Ce sont en effet les communautés pas assez ouvertes.

Et la permettez moi, de vous dire, votre article est très très mal documenté car http://www.xwiki.org contient toutes les réponses à vos questions (liste ou poser les questions, ou trouver le source, comment compiler, comment installer, etc..) et l'aspect Open Source est PAS DU TOUT "galvaudé" dans le cas d'XWiki car c'est un vrai engagement de la première heure, de conviction que c'est la bonne relation client-fournisseur et le bon modèle de développement.

Et en effet, la DSI doit être impliqué dans le choix de logiciels. Nous avons d'ailleurs beaucoup de DSI qui ont choisit notre outil. Mais il faut aussi que les DSI comprennent tous les enjeux présents et futurs. La mise en place des logiciels s'accompagnent aussi bien techniquement que fonctionnellement, et les développeurs de ces solutions sont bien placés pour faire cet accompagnement et cela peut être bénéfique doublement au client, car il a un meilleur service et il contribue à l'amélioration du logiciel, car une chose est sûre par exemple chez XWiki, 100% de la marge des offres de services est réinjecté dans le développement du logiciel.

Je serais très heureux d'avoir une conversation avec vous pour comprendre ce qui à pu vous faire douter de notre engagement Open Source et de notre réelle ouverture et de ce qui à fait que nous n'avez pas vu http://www.xwiki.org ou vous pouviez trouver les réponses aux reproches que vous semblez faire à XWiki.

Cordialement Ludovic Dubost 

Financer de l'Open Source serait mal vu ?

MISE A JOUR: l'auteur de l'article en question à reconnu son erreur et mis à jour son article. Je le remercie de cette correction très agréable au regard de notre implication Open Source depuis plus de 5 ans.

Dans cet article, XWiki est pris en exemple et accusé d'utiliser l'Open Source comme arguement de vente en n'ayant pas la réelle saveur de l'Open Source. Visiblement financer du code en open source depuis 5 ans n'est pas forcement bien vu. Voici ma réponse:

Bonjour,

Comme vous pouvez le voir dans mes coordonnées je suis d'XWiki. J'en suis même le fondateur. Et je dois dire que je suis assez déçu qu'XWiki serve d'exemple à un probléme qui existe en effet dans le monde Open Source.

J'en suis extremement déçu car depuis 5 ans que j'ai lancé XWiki, le code source à été ouvert dés la fin du premier mois de developpemement. Il à été disponible sur sourceforge puis sur OW2 sous licence LGPL, et ce sans double licence ce qui veut dire que ne demandant pas le copyright de nos contributeurs et acceptant des modifications, nous sommes contraint a rester dans le modèle LGPL (ce qui n'est pas le cas de beaucoup de logiciels Open Source comme par exemple MySQL ou il y a double licence permettant de faire des modules propriertaires).

Depuis 5 ans tous nos produits sont en téléchargement gratuit, packagés avec un installeur pour en faciliter l'usage, alors qu'Open Source en théorie concerne les sources et non les binaires et les packages.

Si vous souhaitez le source de notre logiciel allez sur http://svn.xwiki.org/svnroot/xwiki/ pour regarder chaque fichier de ce source un a un. Allez sur http://www.xwiki.org ou on vous explique comment "builder" nos solutions à partir des sources: http://dev.xwiki.org/xwiki/bin/view/Community/Building

Depuis 5 and nous répondons dans nos mailings lists à une communauté de plus en plus grande et qui est de plus en plus active: http://markmail.org/search/?q=xwiki

Oui en effet, beaucoup de nos développeurs sont payés par la société que j'ai crée. Mais les développeurs ne méritent pas d'avoir un salaire ? Faire de l'open source veut-il forcement dire le faire gratuitement ? Il est facile quand on est utilisateur de considérer que le code s'écrit tout seul. , mais Il ne faut pas oublier qu'open source veut plutôt dire "le code est libre une fois que quelqu'un a payé pour ce code". La gratuité du code ET des services (les réponses sur IRC, sur les mailings lists) semblent être la fameuse "saveur" que vous trouvez aux logiciels open source. Mais si vous profitez de ces services, imaginez vous bien que d'autres personnes ou entreprises ont payés ce code et que beaucoup de personnes donnent de leur temps pour répondre.

Beaucoup d'ailleurs de ces développeurs ont été avant des contributeurs. Par exemple des étudiants ayant participé au Google Summer of Code. Mais nous avons aussi des contributeurs qui nous corrigent des bugs, nous proposent des améliorations et en font eux-même. D'autres projets open source sont batis sur XWiki et contribuent aussi au développement d'XWiki, comme Curriki.org par exemple (curriki.org par exemple nous paye pour faire le lien entre leur développement et le notre et ainsi contribue au développement d'XWiki).

Depuis 5 ans notre développement fait par nos développeurs donc beaucoup sont payés par XWiki SAS, est fait en mode ouvert avec les règles de la fondation Apache. Venez suivre nos listes et voir les débats fait en public par nos développeurs (http://dev.xwiki.org/xwiki/bin/view/Community/MailingLists http://dev.xwiki.org/xwiki/bin/view/Community/IRC) . Venez voir les pages de design et de documentation sur http://www.xwiki.org.

Etre open source c'est avant tout distribuer ouvertement son code sous licence libre et ce de manière durable dans le temps. Avoir un site commercial qui présente nos produits et nos services ce n'est pas mauvais en soi. Les utilisateurs ont alors un choix:

  • Ils peuvent aller sur http://www.xwiki.org, télécharger nos logiciels, les utiliser gratuitement, interagir avec nos développeurs et beaucoup d'utilisateurs sur nos listes de diffusion. S'ils sont compétent et ont du temps ils peuvent participer aux développements.
  • Ils peuvent aussi contacter la société commerciale XWiki SAS et être accompagné pour la mise en oeuvre de leur logiciel. Alors les gens d'XWiki SAS vont consacrer du temps à cet utilisateur. Il est alors bien normal que ce temps et les services rendus soient rémunérés.

(Ils peuvent aussi commencer par l'usage gratuit et faire appel aux services plus tard ce que font beaucoup d'entreprises).

Peut-être pouvez vous critiquer les niveaux de prix et considérer que d'autres solutions sont moins onéreuses. C'est bien possible mais il nous faut bien financer le travail de nos équipes et cela coûte de l'argent, d'autant plus qu'au début nous n'avons pas 100000 clients qui contribuent au financement de la R&D mise dans le logiciel. Mais l'utilisateur a toujours la liberté de dire non au prix proposé et s'il le peut peut décider de se débrouiller seul.

Ce qui est très important dans le logiciel libre ce sont les libertés qui les utilisateurs ont. Ces libertés ont des effets à long terme sur les prix. Une fois le logiciel utilisé par des centaines de milliers d'entreprises, si l'éditeur propose des prix trop élevés le fait que le logiciel est open source fera naitre des offres concurrences basées sur la même souche, ce qui maintiendra l'éditeur sous pression au niveau des prix. C'est la qu'est toute la différence avec les solutions propriétaires qui n'ont pas cette pression. Il faut être très clair, ce qui aujourd'hui met la pression sur les prix ce sont bien les solutions open source.

Ce n'est pas de ces offres commerciales qu'il faut avoir peur, au contraire car elles enrichissent l'offre autour de la solution open source. Non ce dont il faut avoir peur ce sont des licences qui donnent la liberté à l'éditeur de changer d'avis (GPL double licence par exemple). Ce sont en effet les communautés pas assez ouvertes.

Et la permettez moi, de vous dire, votre article est très très mal documenté car http://www.xwiki.org contient toutes les réponses à vos questions (liste ou poser les questions, ou trouver le source, comment compiler, comment installer, etc..) et l'aspect Open Source est PAS DU TOUT "galvaudé" dans le cas d'XWiki car c'est un vrai engagement de la première heure, de conviction que c'est la bonne relation client-fournisseur et le bon modèle de développement.

Et en effet, la DSI doit être impliqué dans le choix de logiciels. Nous avons d'ailleurs beaucoup de DSI qui ont choisit notre outil. Mais il faut aussi que les DSI comprennent tous les enjeux présents et futurs. La mise en place des logiciels s'accompagnent aussi bien techniquement que fonctionnellement, et les développeurs de ces solutions sont bien placés pour faire cet accompagnement et cela peut être bénéfique doublement au client, car il a un meilleur service et il contribue à l'amélioration du logiciel, car une chose est sûre par exemple chez XWiki, 100% de la marge des offres de services est réinjecté dans le développement du logiciel.

Je serais très heureux d'avoir une conversation avec vous pour comprendre ce qui à pu vous faire douter de notre engagement Open Source et de notre réelle ouverture et de ce qui à fait que nous n'avez pas vu http://www.xwiki.org ou vous pouviez trouver les réponses aux reproches que vous semblez faire à XWiki.

Cordialement Ludovic Dubost 

Laissez nous partager

Laissez nous partager !

La semaine dernière j'ai eu l'occasion de parler lors d'une table ronde du G9+ de XWiki et de son modèle open source. Lors de cette conférence fort intéressante ou nous avons pu expliquer ce qui dans le modèle open source nous permettait de développer une entreprise solide et pérenne, il y a avait un des fondateurs de Jalios (un logiciel propriétaire) qui n'était évidement pas du tout d'accord avec notre vision.

Il a fait un billet que je trouve malheureusement à côté de la plaque, et ce malgré le respect que tout entrepreneur qui cherche à faire du logiciel en Europe mérite.

En effet, il est intéressant de voir parler de "dogmatisme des éditeurs open-source" quand en fin de ce billet on voit ceci:

"l'Editeur Open-source, qui renonce à se faire rémunérer pour la valeur qu'il crée"

"Ce surcroît de cash permet aux Editeurs Propriétaires d'attirer les meilleurs (ingénieurs et homme du marketing)"

Car ça c'est une sorte de dogmatisme et cela montre clairement que tu n'as pas du tout compris le modèle open source. 

Pour peut-etre comprendre le modèle, il faut absolument que tu oublies tes réflexes venant de ton métier d'éditeur proprio. Je t'invites à lire cet article http://sethgodin.typepad.com/seths_blog/2008/12/lesson-learned.html pour bien comprendre pourquoi il faut changer de mode d'analyse quand on analyse le modèle open-source. 

Pour comprendre, il faut voir qu'un éditeur de logiciel libre change radicalement ça façon de vendre sa valeur. Tout d'abord il met la priorité sur la diffusion pour obtenir une base installée la plus forte possible, pour développer sa marque et être reconnu comme ayant un savoir faire pour résoudre des problèmes particuliers. 

Cette diffusion mondiale va permettre à l'éditeur de se faire connaître. Une fois que le logiciel est reconnu et même avant, à ce moment la beaucoup d'opportunités de business se forment. Financement d'amélioration directement pas un client, installations, contrat de support, formation, intégration, etc.. Et le tout avec un très faible investissement marketing et commercial. Il n'est pas nécessaire de convaincre le client puisque qu'il à installé déjà et c'est lui qui demande les services. D'autre part le développement de la marque fait que beaucoup de prospects non compétents techniquement appellent sans installer et demandent le "full service". Ce "full service" peut-etre finalement assez proche du "full-service" de l'éditeur propriétaire. La différence fondamentale est que ce full-service est moins cher car le logiciel a coûté moins cher à créer et à commercialiser. Et si seul une fraction des utilisateurs se transformeront en clients, du fait que la diffusion est en volume, cela n'a pas d'importance. Pour savoir si l'éditeur libre peut mieux ou moins bien financer sa R&D il faut finalement regarder si les leads de vente obtenus par la diffusion multiplié par le prix multiplié par le taux de closing d'un lead entrant open source est supérieur ou non au nombre de prospects qu'un commercial peut gérer le taux de closing d'un lead sortant propriétaire le prix. Il faut à cela soustraire les frais commerciaux qui sont largement supérieur dans un modèle au lead sortant que dans un modèle au lead entrant. Je schématise car évidement les éditeurs open source font aussi du lead sortant et les éditeur proprios ont aussi des leads entrant. Je ne répondrais pas à cette question car cela dépend aussi de la qualité du logiciel ! Mon point de vue c'est que le modèle est différent et il ne faut pas analyser le modèle open-source en utilisant les règles du modèles proprio, comme Alain le fait ici.

Lors de cette diffusion large, il y a des bénéfices collatéraux qui permettent d'améliorer le produit, car les meilleurs ingénieurs et homme de marketing ne travailleront ni pour l'éditeur libre ni pour l'éditeur proprio. Ils resteront chez eux, et grâce à la diffusion du logiciel libre il se trouve que donnant-donnant certains vont apporter un peu de leur expérience au projet Open Source. Et certains ingénieurs vont postuler pour travailler chez l'éditeur Open Source car ils se sentent en phase avec l'objectif du produit, ce qui permet d'avoir des ingénieurs plus motivés.

Et je voudrais ajouter que c'est bien mal connaître les motivations aussi bien des "meilleurs" pour penser que "Ce surcroît de cash permet aux Editeurs Propriétaires d'attirer les meilleurs (ingénieurs et homme du marketing)". Car il est sur et certain que les meilleurs ne fonctionnent pas uniquement au cash voir même pas du tout. Je peux par exemple prendre comme exemple certains employés d'XWiki qui lors de leur entretien d'évaluation m'ont dit "je ne veux pas d'augmentation" (ce qui ne veut d'ailleurs pas dire qu'il n'en ont pas eu). Le fait de travailler sur un logiciel libre qui dépasse l'entreprise qui le finance principalement est un argument fort en soi. Il peuvent le réutiliser dans le futur par exemple. Le fait que ce logiciel libre puisse être librement utilisé par le monde educatif, les associations, les entreprises de très petites taille est aussi un argument. Nos employés, y compris moi, sommes fier de voir XWiki utilisé par une association comme Curriki (http://www.curriki.org) ou par une association qui combat une maladie rare. Quand des entreprises contribuent un pourcentage de leur bénéfices à des causes, finalement les éditeurs open-source y contribuent avec leur travail. C'est aussi mal connaître ce qui permet de faire un logiciel. Ce n'est sûrement pas une équipe de mercenaires intéressés par le cash qui fait le meilleur logiciel et surtout pas à long terme. Ce qui fait un bon logiciel c'est la combinaison d'un équipe fidèle et d'une communauté active. C'est aussi l'ouverture du code qui permet d'obtenir des commentaires, des améliorations et qui met la barre nettement plus haut sur la qualité. Il suffit de voir combien de temps une entreprise prend pour "mettre" en open source un logiciel qui était propriétaire. Mozilla à mis un paquet d'années à transformer le code source de feu-Netscape en code accepté par la communauté. Tout le monde peut ouvrir le capot de sa voiture et regarder la tête du moteur de sa voiture. Dans le logiciel tout le monde ne peut pas faire de même avec les logiciels qu'ils utilisent. Et pourtant pour l'évolution à long terme du logiciel ce qui est sous le capot est clé.

Pour finir je pense qu'aujourd'hui il faut laisser le logiciel propriétaire aux personnes qui sont convaincus que c'est le bon modèle pour elles. Et ces mêmes personnes devraient laisser le logiciel libre à ceux qui le comprennent. Et aux clients de voir ce qui est mieux pour eux. Si on veut partager notre code c'est peut être notre problème non ?