Il est bien de prendre un peu de recul sur certains sujets et de voir un peu ce qu'il se passe avant de réagir sur un sujet complexe comme le sont les éléctions régionales 2004.
Ce qui me choque dans ces régionales c'est la capacité des hommes politiques, qu'ils soient de gauche ou de droite, à ne pas regarder la vérité en face ..
A gauche, on ne s'étonne pas de passer de 18% aux premier tour des présidentielles à 35% des voix au premier tour des régionales alors qu'on ne présente quasiment pas de programme.. On ne voit pas que c'est le même comportement de la classe politique qui fait qu'a chaque éléction les hommes en place se font virer (enfin apparement pas virer dans ce cas-ci, juste desavouer).
A droite, la seule explication que l'on trouve c'est que "nous n'avons pas assez bien expliqué les réformes".. On ne veut pas voir (à moins qu'on le fasse exprés) que les Français ont desavoué aussi bien les réformes elles-mêmes (par forcement toutes d'ailleurs) que la méthode employée qui a envoyée bon nombre de corporations dans la rue.
Peut-être devraient-ils aller lire les résultats du questionnaire sur les régionales sur expression publique. Ils verront que les répondants (par forcement représentatifs) pensent:
- à 64% que le mauvais score de la droite traduit les erreurs du gouvernement Raffarin dans la gestion du pays (plutôt que la difficulté de mener une politique de réformes en France, quel que soit le gouvernement)
- à 85% que le mauvais score de la droite traduit le mécontentement des Français face à des réformes jugées douloureuses et injustes (plutôt que l'impatience des Français face à un rythme de réformes jugé trop lent)
Même si il faut noter que ce n'est pas un sondage représentatif (vous pouvez donner votre avis d'ailleurs), il n'y a quand même pas photo.. Il y a sûrement moyen de discuter un peu plus avec les Français..
D'ailleurs il est ou notre président ? Combien de fois est-il venu devant les Français pour parler de ses choix de politique intérieure ? Est-ce qu'il va venir expliquer pourquoi le premier ministre reste ?
Pour le moment, j'ai vraiment l'impression que nous n'avons le droit qu'a des "professionnels" de la politique en situation de précarité (toute relative), qui ont acceptés d'aller et venir à chaque éléction et qui rejetent sur les français la responsabilité de ces changements permanents...
Peut-être faudrait-il que la classe politique se rende compte qu'elle à une part de responsabilité importante en ne laissant d'autre choix aux français que de voter "droite" ou "gauche".. Je me rappele quand en Allemagne le parti libéral allemand et les verts allemands avaient un réel poids dans la vie politique en arbitrant entre le CDU/CSU et le SPD. Ils étaient capables de réellement changer de camp.. En France nous avons un parti vert bien ancré à gauche (c'est forcement de gauche l'écologie ?) et un parti centriste qui veut bien critiquer l'UMP (et cela ne se fait pas sans difficulté) mais quand il faut aller au charbon, c'est forcement à droite (c'est un barycentre, pas un centre)..
Quand il s'agit de travailler ensemble sur les grand sujets, là aussi c'est le grand silence.. L'autre jour sur la 3, à un moment DSK et Copé ont été intérrogés sur la possibilité de faire des réformes "ensemble".. Evidement, le jeu d'opposition (et la on ne sait plus bien qui est dans l'opposition) est si bien ancré dans nos partis que rien ne semble possible dés que le sujet est 'politique'. En quelques secondes ils ont réussi à dire que c'était la faute de l'autre camp si ceci n'est pas possible.
Faudra-t-il attendre la naissance d'une démocratie et d'une classe politique européenne pour sortir de cette situation de blocage. Entre temps, il nous faudra passer par une éléction européenne qui ne sera probablement européenne que par le nom..